Miam, miam !
Une des - très - nombreuses raisons de notre désir de revenir au Cameroun, c’est qu’on y mange plutôt bien. Il y a de nombreuses spécialités que nous avions eu l’occasion de goûter et qui avaient laissé un bon souvenir à nos papilles.
Le premier choc culturel avait été de manger, lors de notre première soirée à Ngaoundéré en août 99, des brochettes de viande de boeuf… juste au bord de la route. On appelle ça le soya. La viande de brochettes est enrobée d’une panure à l’arachide et servie avec des galettes (pain plat), des oignons et un thé bouillant, la chaï. On s’installe à côté du grill, qui n’est rien d’autre qu’un tonneau en fer recouvert d’une grille. La nourriture est servie sur des grandes feuilles de papier cartonné.
Mais surtout, c’est “très moins cher” ! Une brochette coûte 100 FCFA (=25 centimes suisses), la galette 50 FCAF et le thé 75 FCFA. Les tarifs n’ont quasi pas bougé depuis 10 ans ! Pour un adulte, compter 8-10 brochettes et 2 galettes. Donc moins de 3 francs suisses !
Un autre grand classique de Ngaoundéré, c’est la carpe braisée. Les carpes sont péchées dans le lac de Tibati, à quelques heures d’ici. Tout un commerce de la carpe braisée s’est développé dans la quartier de Baladji II. De nombreuses maisons, reconnaissables aux mamans qui s’affairent autour d’un grill, accueillent les clients. On s’installe dans une des pièces de la maison, invariablement peintes en bleu et dotées de grands canapés.
La carpe braisée est servie avec des plantains ou des frites de pommes (pommes frites), de la mayonnaise (à éviter si vous êtes sensible de l’estomac) et du piment (à éviter dans tous les cas, ça purge le tube digestif de manière radicale). Et on mange avec la main droite ce poisson très goûteux, qui n’a qu’un unique défaut, celui d’avoir beaucoup d’arêtes.
Les prix varient en fonction de la taille du poisson. La maman qui prépare vous détaille les différentes qualités de carpes et vous laisse vous indigner du prix, vraiant de 800 FCFA (2 frs) pour les toutes petites à 3000 FCFA (7,50 frs) pour les géantes : quoi qu’il arrive, elle ne négociera pas ses tarifs. A prendre ou à laisser !
Même si manger dehors a du charme, on est rarement aussi bien accueillis que chez des amis. et c’est l’occasion de découvrir leur goût (entendez “ce qu’ils aiment manger”). Presqu’à chaque fois, il y aura du couscous. Pas le nord-africain, non, celui de l’Afrique sub-saharienne. Il s’agit juste de farine (de maïs, de mil, de manioc,…) cuite et tournée jusqu’à l’obtention d’une pâte collante. On forme alors des “boules” aplaties. La boule de couscous se mange toujours avec une sauce, à la viande, au poisson, à la crevette,… Les sauces contiennent souvent de la tomate, parfois de l’arachide ou d’autres légumes encore, souvent des feuilles d’arbrisseaux locaux : foléré, ndolé,… Le résultat est absolument délicieux et s’est un régal de se brûler les doigts en mangeant !
Chez nos amis musulmans, les classiques sont un peu différents. Certains recettes sont plus particulièrement prisées, telle la sauce aux feuilles de baobab et haricots blancs. Ou la bouillie… qui avait laissé des souvenirs impérissables à mon frère Pierre-Yves. Eau, farine, pâte d’arachide, sucre, citron. Cela tient bien au ventre, malgré la consistance liquide. Par contre, si le récipient dans lequel on vous la sert à été lavé dans une eau peu propre, bonjour les risques d’amibes !
Bref, nous nous régalons et découvrons même des recettes étrangères, telle le riz sénégalais que prépare notre amie Lucie depuis son séjour à Dakar. Mais rassurez-vous, nos amis découvrent aussi notre goût : Caroline ne peut s’empêcher de leur faire découvrir gâteaux au chocolat et autres flancs au caramel. Les échanges, c’est important !
Classé dans: Vie quotidienne le 27 avril 2010
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