Caroline est TROP contente
Soyons honnête, Caroline est souvent de bonne humeur. Mais il y a des occasions où sa bonne humeur est… particulièrement…bonne ! Il n’en faut souvent pas beaucoup. Par exemple, il suffira de lui faire voir quelques girafes !
Décidés à ne pas rester sur une impression mitigée au sujet des parcs nationaux et de leur faune, nous avons décidé de repartir, mais pour une destination plus proche que Boubandjida : le Parc national de la Bénoué, à 3 heures de route de Ngaoundéré. Ce parc est moins réputé que celui de Boubandjida, mais vu que nous avions vu particulièrement peu d’animaux dans ce dernier, nous ne pouvions guère être déçus ! de plus, la rivière Bénoué, qui donne son nom au parc, abrite les gros animaux que nous vous avions déjà fait découvrir et qui restent plutôt fixes : les hippopotames.
Histoire de ne pas stresser trop question voiture, nous avons loué une Prado (un gros 4×4 bien polluant, sans filtre à particules) à la mission américaine. Et histoire de passer un chouette week-end, nous avons proposé à deux jeunes nutritionnistes françaises, en stage à l’hôpital, Cynthia et Gwendoline, de se joindre à nous. Départ donc samedi matin vers 10h30 et direction le Nord. Une fois la falaise passée (Ngaoundéré est à presque 1100 m d’altitude et, à 40 km au nord, une falaise à descendre fait perdre près de 700 m), nous avons retrouvé la chaleur du Nord. Après quelques arrêts, nous sommes arrivés au campement du Buffle Noir vers 14h30.
Le campement est en bordure de la Benoué, particulièrement impressionnante à cette saison car totalement à sec. Les énormes rochers qui font son lit sont de toute beauté ! Dans la chaleur de l’après-midi, c’est l’occasion de s’installer dans de grands boukarous, assez bien entretenus (il y a aussi de bungalows avec eau chaude, mais vu que même l’eau froide est chaude…), avec une climatisation qui se mettra en marche en même temps que le groupe électrogène, vers 18h30. Et puis, petite balade d’exploration au bord de la rivière, avec découverte de jolies traces de pattes dans le sable près de l’eau… lion ? panthère ?
Vers 16h00, nous embarquons une guide pour partir à la découverte du parc et de ses habitants. Et Caroline ne va pas tarder à nous faire une attaque, puisqu’elle voit sa première girafe après 5 minutes. De loin, mais c’est bien une girafe, avec toutes ses pattes et même un long cou. Et la suite va s’avérer plutôt riche : le parc est plein d’antilopes, qui se font beaucoup admirer. Les cobs de Buffon sont particulièrement nombreux, mâles, femelles et jeunes. Mais nous verrons aussi des hippotragues, des céphalopes à flancs roux, des ourébis, des grands calaos (ça, c’est plutôt un oiseau). Et deux visites à des mares de la Benoué nous permettront d’admirer de près des hippos et leurs compagnons, discrets mais vigilants, des crocodiles. Nathan demande toutes les 2 secondes à la guide, plutôt taquine, si les crocos peuvent sortir de l’eau, comme ça, sans prévenir !
Au retour, je m’installe avec Gwendoline et les enfants sur la galerie, afin de bénéficier d’une vue à 360°. C’est extraordinaire, mais Caroline peine à voir certains trous dans la piste et mes fesses garderont un souvenir durable de ces instants panoramiques !
De retour avec la nuit, nous apercevons une autre girafe et nous avons juste le temps de prendre une douche avant le souper. Pas d’entrée (désolé, les crudités sont finies !) mais des pommes de terres et une sauce à la viande vraiment très bonne. C’est aussi l’occasion de découvrir plus avant les équivalents français de certaines expressions camerounaises.
En parlant de boissons,
bien glacé = froid
glacé = pas chaud
un peu glacé = chaud
Bref, ma bière, ce soir-là, était “un peu glacée”. Beurk !
Et, surprise, à 19h45, la lumière se coupe et on sort des bougies. Je questionne : non, non, le groupe électrogène n’est pas en panne, il n’y a simplement plus de carburant ! Bon, il faut dire que, la veille, Monsieur le Ministre du tourisme est venu en visite pour la soirée (et la nuit) et le groupe a fonctionné jusqu’à 5 heures du matin, au lieu des 22h00 habituelles. Cela a donc “bouffé” beaucoup d’essence. Mais il paraît qu’on a dansé tard dans la nuit, l’ambiance était donc bonne.
L’ambiance sera moins bonne dans la chambre pendant la nuit : la climatisation n’a travaillé que pendant 1h et, même si la température extérieure s’est un peu rafraîchie, l’intérieur du boukarou est étouffant. Nous nous couchons tout de même, presque nus, collants aux draps, souhaitant être une famille de singes, ne craignant pas de dormir dehors. La nuit sera rythmée par les enfants appelant pour avoir à boire. Et à 5h00, un coq élevé par le personnel du campement mettra définitivement fin à notre nuit. Bon, le départ pour la balade du dimanche matin était de toute façon prévu à 6h30, avant les grosses chaleurs (où touristes et animaux restent seulement couchés à l’ombre, les animaux sans la bière un peu glacée !).
Là encore, les girafes seront au rendez-vous puisque nous en voyons 3 dès le départ. Caroline ne peut s’empêcher de descendre de la voiture pour s’approcher un peu. Les girafes l’observent attentivement, en mangeant quelques feuilles dans les hautes branches d’un arbre. Et puis tout à coup, Caroline doit être trop proche à leur goût et elles fuient au galop. C’est très beau une girafe qui court, on dirait qu’elle se déplace au ralenti. Elles n’iront pas beaucoup plus loin, juste assez pour déguster les pousses d’acacias tranquilles.
Puis par la suite à nouveau beaucoup d’antilopes, des bibales et des cobs de Fassa en plus. Comment ils font pour supporter la chaleur avec leurs longs poils ! Nous verrons aussi plusieurs types de singes : magistrats, singes verts et rouges. Et au retour, encore une girafe.
Nous vidons nos chambres et fin de matinée, dans une chaleur très forte, avalons un rapide dîner et reprenons la route. Dans la plus pure tradition africaine, nous emmenons trois personnes de plus, jusqu’au goudron. Et par chance, l’une des trois est un garde du parc qui aperçoit, quelques minutes après notre départ, trois girafes couchées sous des arbres. Superbe vision finale ! Et très jolies photos souvenirs ! Caroline est définitivement contente… au moins pour 48 heures. Après, il faudra trouver autre chose !!!
Classé dans: Les voyages, La famille le 27 avril 2010
Allez ! Peut-on être trop content ! C’est comme dire que les girafes ont un trop long cou ! Merci de vos nouvelles fraîches et bienfaissantes. Amitié. françois
Bonjour, je suis la maman de Cynthia, je vous remercie beaucoup de faire découvrir ainsi le cameroun à ma fille ainsi qu’à son amie. C’est vraiment super, je crois qu’elle pensera souvent à vous. Encore merci
C’est fou quand même comme les boukarous ont un camouflage girafe! Ca doit être stratégique. Mis à part ça, les photos sont superbes et toutes vos aventures donne bien envie de voyager.
Salutations à toute la famille!
Je viens de lire votre article avec grand intéret.
En effet je dois partir au mois de décembre au parc de la Bénoué pour faire une mission humanitaire de soutien scolaire…
Mon point de chute sera à priori le campement du buffle noir.
Plus je lisais l’article et plus mon envie de départ me gagne.
En tout cas merci pour toutes ces infos, très bel article.
Sébastien