Culte en brousse

Parfois, c’est bon de sortir de son train-train. Alors, on peut, par exemple, décider de partir faire culte dans un petit village en brousse. Ok, ok, c’est plus facile pour nous, au Cameroun, que pour vous, en Suisse. Mais est-ce que vous faites vraiment assez d’efforts ?

Bref, après avoir fait la connaissance d’un catéchiste qui est responsable d’une petite congrégation non loin de Ngaoundéré, nous avons été invités à nous joindre à eux pour un culte dominical. Le village de Koma n’est qu’à quelques kilomètres, à vol d’oiseau, de notre maison, mais par la route, c’est beaucoup plus long. Surtout que la piste n’est pas trop bonne. Enfin, quand il y a une piste. Au bout d’un moment, on m’a dit “c’est par là” et j’ai répondu “mais il n’y a pas de piste pour la voiture, juste un sentier”. “Si, si” qu’on m’a répondu…

Notre voiture, bien arrivée au village de Koma

Marie, en costume traditionnel !Nous sommes donc arrivés au village et rapidement, on a été le centre de l’attention des villageois. Le catéchiste, M. Belmont Tonga, a sonné la cloche (en fait, une jante de camion suspendue) et les habitants du village sont tranquillement arrivés. Belmont m’avait donné quelques statistiques sur les habitants et j’avais retenu qu’il y a plus de femmes que d’hommes. La cloche du village“Des femmes célibataires” ai-je suggéré. “Non, des polygames” m’a-t-on répondu. Cela semble se faire aussi chez les chrétiens, même si officiellement il s’agit de nouveaux convertis à qui on préfère renoncer de demander à choisir laquelle de leurs femmes ils veulent garder. En tout cas, il y a effectivement pas mal de femmes et, surtout, beaucoup d’enfants en bas âge. La natalité est plutôt forte !

Quelques maisons du village… très traditionnelles.

 

La chapelle de Koma… une des rares maisons avec de la tôle.

Les enfants à l’école du dimancheL’école du dimanche des enfants s’est terminée et, avec une fois de plus la discrétion propre à tout Blanc, on nous a installé sur deux chaises… face à l’assemblée. Vous avez vu mes Blancs, ils sont bien, non ? Bon, on a réussi à se déplacer sur le côté. Le catéchiste a conduit le culte, mais c’est à un vieux pasteur retraité qu’on a demandé de précher.Le catéchiste Il a dit que, comme il y avait des étrangers, il voulait bien précher l’Evangile… et il a commencé à le faire en fulfuldé. Je m’en sors bien avec les salutations, mais un sermon ! Alors le pasteur, plutôt que de passer au français, a proposé au catéchiste de s’asseoir près de nous et de faire une traduction simultanée. Exotique…

La congrégation, pourtant pas trop grande, compte 2 chorales. Le culte s’est déroulé selon la liturgie en vigueur dans toute l’EELC (Eglise Evangélique Luthérienne au/du Cameroun), comme ça nous avons pu suivre.

Le papa pasteur

A la sortie du culteA la sortie, salutations d’usage, puis tour du village avec le président de la congrégation. La vie est peut-être un peu plus dure, mais les gens semblent assez heureux. Attendant la pluie, les habitants sont surtout affairés à réfectionner les toits en paille. Viennent aussi des demandes, certaines assez farfelues. Il n’y a plus d’instituteur dans le village, ne pourrais-je pas faire quelques chose ???

Profiter d’un - tout petit - peu d’ombre

Avant la pluie, refaire les toitures

Le retour se fait, comme d’habitude, avec quelques passagers supplémentaires qui profitent de la voiture pour aller en ville. C’est traditionnel.

Voilà, on aura été au village. C’est une toute autre réalité que la ville… à quelques kilomètres seulement. Peut-être assez proche de ce que sera le futur du Cameroun dans un monde sans pétrole…

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