Touristes suisses au Cameroun

Le Cameroun, ce n’est pas que les régions de l’Adamaoua, où nous résidions, et celle du Nord et de l’Extrême-Nord, que nous avons visitées. On dit souvent que le Cameroun, c’est l’Afrique en miniature… ce n’est pas faux. Le nord est sec et chaud ; l’est, le centre et le sud recouverts de denses forêts, largement menacées par la déforestation ; le littoral entièrement tourné vers l’océan ; et l’ouest recouvert de milles collines plus ou moins boisées. une fantastique diversité de paysages qui nous a donné envie de profiter un peu de “voir du pays”.

De là notre idée d’une grosse semaine de tourisme avant de reprendre l’avion à Yaoundé. Se déplacer reste toutefois un problème majeur. Il y a certes de très nombreuses compagnies de bus (des minibus en fait le plus souvent), mais les horaires sont incertains, la conduite parfois à peine maîtrisée et ce n’est pas vraiment idéal avec des enfants (”maman, je dois faire pipi ! Tout de suite !”).

L’axe lourd Yaoundé-Douala est TRÈS dangereux car TRÈS fréquenté.Avec l’aide de notre amie Maïramou, nous avons pu louer une voiture avec chauffeur, à un prix exorbitant, mais somme toute raisonnable. Si se déplacer de villes en villages, sur un réseau bien bitumé comme l’est celui de la moitié sud du pays, ne pose guère de problème, s’orienter dans les agglomérations prend parfois la tournure d’un véritable cauchemard : la pose de panneaux indicateurs n’a vraiment pas encore pris son essor ! Un chauffeur est idéal, car il connaît bien souvent les lieux et peut faire gagner un temps précieux. Le nôtre est plutôt jeune (une vingtaine d’année), s’appelle Jessy, a un formation de mécano et conduit depuis l’âge de … 12 ans !

Dimanche : Yaoundé - Kribi (env. 300 km - plus de 4 heures)

Vue sur la plage depuis notre pension…Nous rejoignons, bien au sud, la petite ville côtière de Kribi, réputée pour ses longues plages de sable fin, ses noix de coco et ses crevettes. Caroline nous a réservé 3 nuits dans une pension catholique. Bon, pas celle prévue, mais une autre qui est superbement située sur un rocher dominant l’océan. Ce dernier est à Nathan découvre la plage25° toute l’année et les enfants s’en donnent à coeur joie. Il y a constamment des vagues sous formes de rouleaux et nous devons être un peu prudents. Une seule excursion au programme : les chutes de la rivière Lobé. En se jetant dans la mer, elle crée toute une série de cascades et de piscines naturelles. Très très joli, mais très très très touristique et les démarcheurs (tour en pirogue, brochettes de crevettes,…) ne lâchent pas le touriste. Les prix sont, eux, à s’étrangler… pour tout bon Suisse qui vient de passer 4 mois dans le pays. La toute dernière photo de notre APN…emporté par une vague un peu plus tard.Le touriste étranger ne devrait pas s’apercevoir qu’il se fait rouler dans la farine ! Surtout s’il peut regarder un Suisse-Chili décevant à la télé, non loin de la plage.

Les chutes de la Lobé

Baignade dans les chutes, tu te souviens tonton Peewee ?

Une longue ballade sur la plage

Au menu tous les soirs : poissons et crevettes… frais pêchés !

Mercredi : Kribi - Douala (env 180 km - plus de 3 heures)

Une rue typique de DoualaDouala est la plus grande ville du pays, la plus effervescente, la plus sale, la plus embouteillée et la moins bien entretenue. Nous n’y allons que parce qu’elle constitue une étape sur notre route vers l’ouest et parce qu’un ami à nous, Philippe, y réside. C’est l’occasion de partager ce qui a évolué dans nos vies respectives, mais pas trop quand même, parce qu’il y a le foot à la télé !

Jeudi : Douala - Bafoussam (env. 290 km - presque 6 heures avec excursion facultative).

Papayers, plants d’ananas à leur pied, bananiers au fond : intensif !Il en faut du temps pour quitter vraiment Douala, monstre tentaculaire s’étendant dans toutes les directions. Plus on s’approche de l’ouest, plus les cultures se font intensives. Les marchands, au bord de la route, proposent des fruits en quantité : papayes roses (délicieuses, 8 pour 2,50 CHF), ananas, litchis,…
Sur la route, une étape s’impose : les chutes d’Ekom-Nkam, parmi les plus hautes du pays avec leur 80 mètres. C’est dans ce panorama grandiose que le ventre de Christophe se met à sérieusement dysfonctionner, ce qui gâche un peu le paysage. Dommage, car un autre Christophe, Lambert celui-là, y avait tourné, sans problème de ventre, des scènes du film Greystoke.

Les grandioses chutes d’Ekom-Nkam

Nathan a de la fièvre, Christophe la diarrhée… cool !

Arrivés dans la capitale de l’Ouest, Bafoussam, nous découvrons une ville pluvieuse, aux routes dans un état catastrophique. Nous logeons dans un hôtel sympathique… mais l’eau est coupée, un tuyau a éclaté.
Les jours qui suivent permettront de mieux découvrir l’ouest montagneux, dont les routes ne cessent de serpenter, de Le palais du Sultan de Foumbanmonter et descendre. Nous allons tout d’abord à Foumban, berceau de l’ethnie bamoun, de grands sculpteurs. Nous y visitons le palais, à l’influence fortement allemande, du Sultan, roi des Bamouns. L’actuel, le 19ème, est encore un chef largement reconnu, autant par la population que par l’Etat. Une visite du musée nous permet de mieux connaître l’histoire de ce peuple, en particulier du sultan Njoya, le plus connu, qui fut un visionnaire, allant même jusqu’à inventer un langage, parlé et écrit. Il eut 681 femmes… et sans doute autant de soucis simultanément !!

Le Sultan rentre de la prière du vendredi… il est debout au centre.

Une case aux belles sculptures

Notre chauffeur s’achète de la canne à sucre

Vue sur BamendaLe lendemain, départ pour la capitale du Nord Ouest anglophone, Bamenda. On m’en parle, en bien, depuis longtemps. A raison : la ville est propre, les bâtiments bien entretenus, les routes en très bon état. C’est clairement une mentalité bien différente que dans la partie, majoritaire, francophone du pays. Nous visitons aussi une chefferie, celle du village de Bafut, très connue pour son importance et le superbe bâtiment en bois qui trône en plein milieu, renfermant les esprits des ancêtres. Fondée en 1500 et quelques, c’est actuellement son 11ème Fon, entendez chef, qui la dirige. C’est la pluie qui nous accompagnera une bonne partie de la journée, expliquant sans doute pourquoi l’ouest est si vert !

Le palais de Bafut

 

La case centrale, superbe, où n’entre que le chef. Les esprits des ancêtres y demeurent.

Dimanche : Bafoussam - Yaoundé (env 300 km - près de 5 heures)

L’entrée de la chefferie de BangangtéIl est temps de rentrer sur la capitale, non sans avoir encore profiter des superbes paysages et de la visite d’une chefferie plus modeste, celle de Bangangté, très connue car une Française a été une des co-épouses du précédent chef. Caroline avait lu le livre, il fallait donc y passer.

Nathan et son ami, le fétiche de la guerre

Un pneu crevé… et Nathan qui observe son ventre !?Sur la route, histoire de se rappeler que nous sommes encore bien en Afrique, nous crevons et découvrons que la voiture n’a pas de clé pour démonter la roue… Mais notre chauffeur, parti au village le plus proche en moto, se débrouillera pour nous permettre de repartir rapidement. Et nous arriverons en fin d’après-midi à notre hôtel à Yaoundé… assez vite pour voir l’Argentine battre largement le Mexique. Et pour permettre au ventre de Christophe d’être à nouveau bien détraqué… Vivement la Suisse, il fait bon être malade chez soi !

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