J’ai été eu !

Ce billet est la suite chronologique du billet « Le derrière du babouin… ou Dieu existe vraiment ! »…

Décidés à ne pas rester sur un échec et convaincus d’être puissamment protégés(voir le billet suivant !!), nous avons donc décidé de repartir. Il me fallait vite aller en ville pour faire réparer le pneu avant-droit, qui avait crevé le jeudi 1er avril. Je jette un oeil aux autres pneus et je découvre que mes deux pneus avant ont été méchamment labourés, sans doute pendant que j’étais tracté par le camion, et qu’ils ne tiendront jamais un autre voyage. En ville, on me propose deux pneus Michelin d’occasion, pas trop chers, qui sont montés en moins de 45 minutes. Reste à prendre de l’essence et acheter un pic-nic et c’est le départ, à deux voiture cette fois. Nous sommes cinq dans la nôtre, les Norvégiens sont huit !

Au bord du “goudron”, des feux de brousse.Nous changeons d’itinéraire et décidons de prendre un nouvel axe bitumé qui part en direction du Tchad. Il est si nouveau que j’ai dû le dessiner sur ma carte de 1998 ! La route est excellente, parsemée d’innombrables villages… et sillonée par très très peu de minibus ! Vaudrait mieux pas tomber en panne. Mais la voiture, avec sa pompe neuve d’occasion, semble bien tenir.

Petite pause pic-nic sous un arbre… plus de 40° à l’ombre.

80 km de piste… assez bonne.Après 180 km, nous quittons le goudron pour attaquer la piste qui mène plus au Nord, vers l’entrée du parc de Boubandjida. La piste est d’abord bonne, puis plus pénible, avec des affleurements de rochers et des trous innombrables. Soucieux de ménager ma monture, je dois faire preuve d’une concentration de chaque instant pour ne pas passer dans le trou de trop ! Passage d’un villageNous nous autorisons quelques modestes pauses et après 3 heures 30 de pistes, pour 110 km, nous arrivons à l’entrée du parc. Il reste 38 km de piste dans le parc pour rejoindre le campement. Il est 16h30. Nous pensons en avoir pour 1 heure. Mais la piste est nettement plus Notre voiture à l’entrée du parc de Boubandjidamauvaise et, avec ma voiture un peu basse, je ne peux guère dépasser les 20 km/h. Nous prenons alors une piste annexe dans l’espoir de voir déjà quelques animaux. Circuler à deux voitures, en étant le second, est une idée très moyenne : la voiture de devant voit les animaux, qui voient la voiture de devant et partent. C’est alors qu’arrive la voiture de derrière. Vous voyez ?

Nous y voilà …. plus que 40 km de mauvaise piste !!!

Peu avant l’arrivée au campement, il faut traverser un mayo. Il s’agit d’une rivière asséchée en saison sèche. La piste devient alors très caillouteuse. Mais surtout, de l’autre côté, il faut remonter une côte…. impressionnante et tapissée de rochers lisses. Confiant dans les possibilités de ma Rav4, je me lance et je parviens… péniblement à la moitié de la pente avant de patiner sur les cailloux. Je recule, et je me relance… sans plus de succès. La nuit tombe. Je me dis que, décidément, ce 4×4 ne croche pas tellement ! Je recule jusqu’au milieu du lit de la rivière et j’accélère comme un malade. Cela tape sous la voiture à chaque gros caillou. La voiture s’élance, je braque à droite en visant une zone moins caillouteuse et…. je parviens péniblement en haut ! Il reste 4 kilomètres dans la nuit avant d’atteindre le campement. Arrivée au campement… de nuit.Nous y attend un boukarou (bungalow) avec… 3 lits au lieu de 4 ! Mais, nous pouvons surtout prendre une bonne douche fraiche, changer d’habits et rejoindre nos amis pour la soirée. Le repas est consistant, sans être gastronomique. Le prix, lui, est (g)astronomique mais, après avoir vu la piste par laquelle il faut faire transiter les vivres, cela paraît raisonnable. La nuit est fraiche, la bière glacée, la citronnelle parfumée et les cris d’animaux ajoutent une note… locale !

Ce sont d’autres animaux qui vont perturber notre sommeil. D’une espèce que l’on souhaiterait peu rencontrer en face à face : le gros touristes Français habité par des relents de colonialisme. Bref, il hurle tard le soir et il recommence tôt le matin, parce qu’il se sent chez lui ! Mais il aura l’occasion de se racheter…

Notre boukarou au petit matin

Le campement est au bord d’une rivière asséchée… en saison sèche !

Les premiers animaux observés… des lamas ?Au matin, nous déjeunons avec quelques provisions emportées de Ngaoundéré (et qui ont assez mal supporté la chaleur) avant de partir pour 3 heures de ballades en voiture dans le parc. Nous emmenons un guide, un vieux papa qui ne parle que le fulfuldé. Il connaît toutefois le nom des animaux en français, ce qui est déjà pas mal… Un cob de buffonNous abordons donc une piste qui mène dans le parc. Tout va très bien pendant une bonne demi-heure. Puis nous arrivons sur les bords d’une grande rivière asséchée. Le fond du mayo n’est que du sable, ce qui ne devrait pas être un trop gros problème pour une véhicule 4×4. Je me lance donc… et reste planté dans le sable au bout de quelques mètres !!! La voiture, un peu trop basse, repose entièrement sur le banc de sable, les roues tournent dans le vide. Bizarre tout de même…

Bien ensablés, sans 4×4, dans un mayo

La voiture est extraite du mayoC’est alors qu’arrive, par derrière, un gros 4×4 avec deux Français, de l’espèce sus-mentionnée. Ils proposent de nous tirer vers l’arrière à l’aide de ma corde de remorquage, qui commence à souffrir. Cela se fait sans trop de problème. Je les laisse alors passer le mayo, prend de l’élan et m’élance à plein gaz. Je passe le premier banc de sable, la voiture continue à avancer jusqu’à un deuxième banc et… se plante à nouveau. Les Français, qui sont maintenant devant nous, nous tirent une seconde fois et nous nous extrayons de ce fichu mayo. Ils se seront bien rachetés !

L’aventure nous a permis de découvrir un fait intéressant : notre voiture n’est pas un 4×4, mais seulement une traction avant !!!! Et pourtant, j’avais bien précisé, avant de l’acheter, qui je recherchais un véhicule tout terrain. De plus, le parc de Boubandjida est strictement réservé aux véhicules 4×4. Voilà qui va s’avérer sportif !!!!

Un oribi, de toutes petites antilopes.Je demande au guide si d’autres mayos ensablés nous attendent, il m’assure que non. Nous continuons donc en nous concentrant sur l’activité principale de cette ballade : voir des animaux. Nous voyons toute une panoplie d’antilopes : oribi, cobes de buffon, cobe de fassa, hypotrague,… Quelques phacochères croisent aussi notre chemin.

De jolis oiseaux nichant dans une falaise.

Tout à coup, au détour d’un virage, la piste est coupée par un gigantesque fossé, peu large mais bien profond. Je me tourne vers le guide et lui demande si la piste est gâtée et s’il va falloir faire demi-tour. Il me dit que non, c’est normal. Je ne vois pas du tout comment ma voiture va passer ce fossé. Je m’y engage quand même. L’avant de ma voiture avance tout doucement, il touche le fond du fossé, le pare-buffle racle le sol, les roues avant commencent à remonter. Cela racle toujours. J’accélère alors et la voiture sort miraculeusement du fossé. Je n’y croyais pas moi-même.

Surprises en pleine sieste… il fait chaud !Je me dis que le plus dur est fait. J’ai tort… Nous ne tardons pas à arriver vers une autre rivière asséchée. Le sol est d’abord caillouteux, puis sabloneux. Le guide me dit que non, il n’y a pas de sable. Le mot sable ne doit pas désigner la même chose pour lui et moi… Je lance la voiture et…. reste planté dans le sable. Les roues avant tournent dans le vide. Nous plaçons quelques cailloux dessous pour favoriser l’adhérence et les pneus se mettent à dégager une terrible fumée noir de caoutchouc brûlé. Heureusement, nos amis norvégiens ne sont pas loin derrière et Un beau cob de fassa… la plus grande des antilopes que nous verrons.nous nous mettons à cinq pour pousser la voiture, qui finit par passer l’obstacle. Je continue en direction de la sortie du parc. La ballade aura duré 4 heures et se sera révélée épuisante psychologiquement pour moi, tant un véhicule avec traction avant n’est pas adapté aux pistes du parc.

Un hippotrague… une tête bizarre

Allez ! Une crevaison pour changer…Pour rentrer sur Ngaoundéré, nous décidons de prendre une piste différente de celle de l’aller. Des Norvégiens ont passé là quelques jours plus tôt, il paraît qu’elle est en bon état. Je vais vite constater que les Norvégiens, avec leurs gros 4×4 bien surélevés, et moi, avec ma Rav4 peu adaptée, nous n’avons pas la même notion de « bonne piste ». Il y a en effet peu de trous, mais les deux traces gauche et droite sont creusées et, au milieu de la piste, émergent régulièrement de gros rochers, que je ne peux pas passer sans toucher. Il me faut donc rouler sur les bords de la piste, à une vitesse d’escargot (moins de 25 km/h). Les pneus sont mis à rude épreuve et je finis par crever une roue arrière. La voiture norvégienne, qui nous attend tous les 10 km environ, est hors de vue et j’ai le temps de changer ma roue avant de la voir arriver. Nous repartons et je passe devant, pour que nous restions un peu plus groupés. N’ayant plus de roue de secours (j’ai essayé en vain d’en acheter une seconde à Ngaoundéré, difficile à trouver), je n’ai plus droit à l’erreur !

Dans le parc de la Bénoué, à la rencontre des hipposQuelques dizaines de kilomètres plus loin, nous arrivons au campement du Buffle Noir au sein du Parc National de la Bénoué, du nom de la rivière qui traverse le parc. Il est 17h00. Nous négocions notre entrée dans le parc pour aller vite voir à pied un troupeau d’hippopotames. Il nous faut à peine 25 minutes de marche pour arriver à l’endroit où le troupeau de 25 individus demeure en permanence. La chaleur n’est plus trop forte, mais les hippos sont tous dans l’eau jusqu’aux oreilles. Ils sortent le matin, mais passent ensuite la journée dans l’eau. Avantage des hippos sur les gazelles : ils bougent beaucoup moins et surtout moins vite ! Cette petite ballade aura le mérite de nous faire un peu bouger, car sinon on passe sa vie dans la voiture !

Un beau baillement…

Dans l’eau, on est vraiment bien…

Nous repartons à la tombée de la nuit. La piste de 30 km qui mène du campement jusqu’au goudron est en très bon état. Mais il faudra tout de même 50 minutes, car rouler de nuit sur une piste n’est pas très confortable. Restent deux heures de route sur le goudron avant d’atteindre Ngaoundéré vers 21h30. Nous nous arrêtons pour acheter quelques provisions, en particulier de délicieuses brochettes de viande appelées soya, car nous n’avons encore rien mangé. Nous nous couchons enfin, éreintés, après avoir passé 36 heures loin de chez nous, dont près de 18 heures dans la voiture !!!

En se réveillant le dimanche matin, matin de Pâques, nous constatons que l’autre pneu arrière est à plat… Dieu nous a bien conduits, nous sommes à nouveau rentrés sains et saufs. Mais j’ai comme l’impression qu’il me faut arrêter de Le mettre à l’épreuve. Il a déjà beaucoup fait pour nous en quelques jours… un peu de repos Lui fera aussi du bien !

Le derrière du Babouin… ou Dieu existe vraiment !

Le titre est obscure, vous allez comprendre. Si vous avez le courage de lire jusqu’au bout….

Comme en Suisse, nous avons ici deux semaines de vacances pour Pâques. Nous nous sommes donc arrangés avec une famille norvégienne pour partir ensemble au Parc national de Boubandjida. Ce parc, mitoyen du Tchad, est réputé pour la richesse de sa faune. Mi-mars, nous apprenons qu’une cinquantaine d’hommes armés venant du Soudan ont pénétré dans le parc depuis la frontière tchadienne et ont tué au moins 27 éléphants et 2 gardes-villageois. Depuis, l’armée stationne dans le parc…

La situation s’étant un peu calmée fin mars, nous décidons de partir tout de même. Nous souhaitons partir le jeudi 1er avril et revenir un ou deux jours plus tard. Un coup de téléphone satellite plus tard, nous apprenons qu’il ne reste qu’une chambre libre. Les Norvégiens, qui ont besoin de 3 chambres, décident de partir le vendredi et, de notre côté, nous prenons l’option de quitter comme prévu jeudi matin pour passer 2 nuits dans le parc.

Jeudi matin, 9h30, c’est le départ. Il nous faut tout d’abord avaler 190 km de goudron en direction de Garoua au Nord. Notre Rav4 s’en sort très bien. Ensuite, nous attaquons 70 km de piste, jusqu’au gros village de Tcholliré. La piste est un peu difficile, nous avançons pendant 16 km à moins de 35 km/h. Et là, soudain, le moteur s’arrête…

Bon, j’avais quand même fait l’effort de faire réviser entièrement la voiture avant de partir. Ce qui n’est pas d’un grand réconfort au bord d’une piste poussiéreuse en pleine chaleur de midi. Nous essayons de ne pas paniquer devant les enfants, mais personne n’en mène bien large devant cette voiture qui refuse obstinément de démarrer. La piste n’est guère fréquentée. Au bout de 30 minutes, une moto-taxi arrive. Son passager essaie de nous aider à diagnostiquer la panne… sans succès. Je demande donc au taximan, qui va jusqu’au goudron (entendez la route principale Ngaoundéré-Maroua) de revenir avec un second taximan pour chercher Caroline et les enfants. Je veux les faire revenir vers le goudron où il y a le réseau pour les téléphones mobiles et des minibus réguliers en direction de Ngaoundéré. En attendant le retour des motos, nous croisons encore quelques motos et une pick-up surchargé qui va à Tcholliré, dans l’autre direction donc. Avec l’aide de chacun, j’arrive à me faire à l’idée que la panne a pour cause un manque d’essence dans le moteur. Comme le réservoir est encore pleine aux ¾, la pompe à essence doit avoir un problème. Un taximan qui se rend à Tcholliré, à 54 km, propose de revenir avec un bon mécanicien. Je lui confie 5000 FCFA pour l’essence de la moto, sans savoir du tout si je peux vraiment avoir confiance.

Les deux motos reviennent enfin chercher Caroline et les enfants. Je les laisse partir pour rester seul avec la voiture. Dans la voiture, il fait chaud. Il y a bien des arbres à l’extérieur, mais il sont peu touffu et ne font que peu d’ombre. De plus, une multitude de mouches me tourne autour, essayant sans cesse de se poser sur mon cou et mes oreilles. La température est assez costaude, sans doute plus de 40° C. C’est la pleine saisons sèche.

Après une heure tout seul, je me remets au volant et mets le contact, pour voir. La voiture démarre ! Je m’empresse de faire quelques dizaines de mètres afin de trouver un endroit propice pour faire demi-tour. Je fonce ensuite pour avaler les 16 km qui me sépare de ma famille. Au bout d’un kilomètre et demi, le moteur s’arrête.

Le taximan qui avait emmené Caro revient, avec un autre client. Il me dit qu’il l’a bien déposée mais qu’elle n’arrive pas à appeler avec son mobile. Problème de réseau ? Je reste encore 30 minutes seul et un autre taximan, avec une cliente, s’arrête. Je suis désespéré. Que va faire Caroline, seule avec les enfants, si elle ne peut pas appeler ?? Je décide d’abandonner la voiture sur la piste et demande au taximan de m’envoyer une autre moto depuis le prochain village, à 15 km. En attendant, je prépare mes bagages, pour emporter le maximum de choses avec moi, car il est probable que la voiture soit pillée si on la laisse seule au bord de la piste.

Je tente à nouveau de mettre en marche la voiture, qui redémarre. Je roule à tombeau ouvert sur la piste caillouteuse. J’arrive à une rivière, un pont en béton la traverse, mais il est précédé de mauvais caillou et les tiges de fer du béton dépassent. Je suis obligé de ralentir. La voiture passe avec fracas et commence à remonter de l’autre côté… avant de caler.

Un camion de la SODECOTONEn plus de 2 heures, j’ai gagné ainsi 4 km environ. Mais que faire maintenant : attendre la moto ? Retenter encore de démarrer après 30 ou 40 minutes ? Arrive alors un gigantesque camion, avec remorque, de la SODECOTON, société qui détient le monopole de la récolte et de la transformation du coton. C’est le premier véhicule à 4 roues qui va dans la même direction que mois depuis plus de 4 heures de temps. Je lui demande s’il peut me remorquer jusqu’au goudron. Ils n’ont pas de corde, mais moi oui. Je m’en étais procuré une, de faible qualité, la veille du départ.

La corde est courte. Une fois attaché derrière la remorque, je suis à 1 m 50 au plus du camion. Pas intérêt à devoir freiné brusquement. Nous partons, d’abord doucement, puis de plus en plus vite. Aussi près du camion, j’ai le freine à main tiré presque en permanence pour éviter de rentrer dans le camion dès qu’il ralentit un peu. Cela devient bientôt presque impossible de voir le camion à cause de la poussière qu’il projette sur mon parebrise. Lors d’un passage caillouteux, il ralentit et en repartant, la corde de remorquage cède… à une extrémité heureusement. On rattache et, au moment de repartir, arrivent deux motos. Sur l’une, le taximan parti chercher un mécanicien… qui est assis derrière. Sur l’autre, le taximan qui était venu me chercher moi. Ils sont blancs de poussière ! Nous convenons avec le mécanicien, Abdoulaye, qu’il est plus sage de terminer de remorquer la voiture. Une réparation sur le bord ‘une piste, c’est pas top. Il monte avec moi en voiture. Commence alors les 20 minutes les plus stressantes de ma vie. A moins de 2 mètres derrière un camion roulant fort sur la piste, avec une visibilité presque nulle à cause du sable et dans un habitacle surchaufé (on ne peut pas ouvrir les fenêtres à cause de toute la poussière), je ne peux que prier d’arriver entier et de ne pas rentrer dans le camion !

Et miracle, le goudron apparaît enfin. Les enfants sont fous de joie de me revoir. Caroline était en train de voir avec un Français et un Tchèque, chacun avec un GROS véhicule en partance pour le parc de Boubandjida, comment faire. Un habitant du petit village lui avait prêté son téléphone, qui lui avait du réseau (!) et Caro avait appelé notre ami norvégien, le pasteur Tom, à la rescousse. Il avait décidé de partir sur le champ pour venir nous chercher, malgré les 2 heures 30 de route…

Le mécanicien se met au travail et nous remarquons qu’une roue est à plat. Le camion m’a tiré à une telle vitesse qu’un pneu a rendu l’âme. Une fois la pompe à essence démontée, on découvre qu’il y avait beaucoup de saleté et que la pompe a rendu l’âme à cause de cela. Prévoyant, le mécanicien avait pris une pompe de rechange avec lui… mais ce n’est pas le bon modèle ! C’est alors que le gentil musulman qui avait déjà aidé Caro revient avec une pompe qu’il garde en réserve pour sa Corolla. Bingo, c’est le bon modèle… On remonte le tout et cela redémarre sans aucune problème ! Il ne me reste plus qu’à remercier, pécuniairement, tout le monde. C’est alors que Tom arrive de Ngaoundéré. Il est très étonné de voir que notre voiture fonctionne à nouveau. Nous repartons ensemble dans la nuit pour les 190 km qui nous sépare de Ngaoundéré.

Pas trop dégoûtés, nous décidons de retenter l’aventure en partant, à deux voitures cette fois, avec les Norvégiens, le lendemain matin. Ils sont fous ces Suisses !!! Et vous verrez que nos déboires vont continuer…

Après avoir lu le récit de cette aventure, vous êtes en droit de vous demander le rapport exact avec le titre du billet…

Pendant toute la journée, je n’ai pris qu’une seule photo. Pas une photo de la voiture en panne avec le paysage alentour. Ni du camion qui m’a remorqué. Ni de tous les gens qui se sont arrêtés dans l’espoir de nous aider, dans la plus pure tradition de l’entraide mutuelle sur les pistes africaines.

Non, je n’ai pris qu’une seule photo. Celle d’un babouin, croisé pendant que j’attendais des secours. Et comme il ne s’est pas attardé, j’ai eu surtout son derrière…

Le derrière du babouin

Et Dieu dans tout cela ? Avant de partir, nous avions prié pour que le voyage se passe bien, en toute sécurité. Comme l’a très justement dit Nathan : « Dieu, il a pas empêché que la voiture elle ait une panne ! ». Non, mais alors que nous arrivions à Ngaoundéré dans la nuit, avec un véhicule en état de marche, tous entiers, après avoir été aidés, remorqués, dépannés, difficile de se dire que Dieu n’a pas été présent à nos côtés ce jour-là. A chaque minute… Non, parce que faut pas pousser : nous dégotter le bon modèle de pompe à essence dans un petit village africain, Il est vraiment costaud Dieu !!!!!

Quai des brumes…

Il y a des matins… différents.

Le 20 mars, au lever, je me suis fait une réflexion : “Tiens, il a dû faire très humide pendant la nuit, il y a du brouillard…”

Atmosphère, atmosphère

Normalement, on voit les monts BurkinaOutre le fait que cela montre que je ne vaux pas grand chose au réveil (ou pendant les 2 heures qui suivent), le phénomène est intéressant, car il s’agissait évidemment d’une brume sèche due à de la poussière.  et c’est d’autant plus intéressant que cela n’était vraisemblablement pas arrivé depuis 1999. A l’origine de ce phénomène, une très forte tempête au Sahara (je vous laisse regarder une carte, c’est pas tout près), qui a emporté du sable en quantité.

Joli… mais inquiétant pour les gens d’iciConcrétement, pendant toute la journée, la visibilité était de moins de 100 m, la luminosité fortement diminuée. De plus, l’air empli de poussière rendait les cheveux blancs et provoquait une gêne dans les poumons (les miens en tout cas !). Mais cela n’est rien en comparaison de ce qu’ont vécu les habitant de Maroua, à l’extrême-Nord, puisque la visibilité y était de 2 m seulement et il fallait une lampe pour sortir dès 15h00 !

Une semaine après, l’air est tranquillement redevenu plus limpide et l’on voit à nouveau des étoiles les soir…

Alors, ça chute cette Vina ?

Bon, d’accord, le titre n’est pas très évocateur….

Récapépétons depuis le bédut : Ngaoundéré est dans le Département de la Vina, cette dernière étant un des nombreux cours d’eau du haut plateau sur lequel nous nous trouvons. La combinaison des deux est intéressante car :

cours d’eau + plateau basaltique = chutes quasi assurées…

Mais ces chutes-là, seul mon guide Petit Fûté semblait les connaître. Et difficile de savoir comment y aller. Alors on a employé le dernier cri de la technologie : Google Earth. Je me suis dit que des chutes, avec un peu d’altitude, cela devait se voir, non ? Et bingo ! Grâce à une couverture haute définition de la région de Ngaoundéré, j’ai trouvé non seulement la rivière, mais aussi les chutes, bien visibles grâce à l’écume que fait l’eau en tombant. Jugez par vous-mêmes…

Google Earth à la rescousse…

Les chutes avec un paysage typique de l’AdamaouaRestait à se rendre sur place, ce qui n’est guère difficile puisque les chutes se situent en bordure de la piste, en assez bonne état,  menant au sud vers Meiganga. 15 km avalés facilement par notre belle RAV4. Sur place, 3 minutes de marche nous ont permis d’avoir une jolie vue d’ensemble sur les chutes.

Joli débit malgré la saison sèche

Un sentier… improviséMais il en fallait plus pour éteindre notre soif d’aventures ! Nous avons donc trouvé un petit sentier, pas aménagé du tout, pour descendre au pied des chutes en passant sous le plateau basaltique qui crée ces 30 mètres de dénivelé soudain.

Zéfanias ouvre le chemin… ah ben non, puisque je prends la photo !Pour nous accompagner dans cette ballade aventureuse, nous avons emmené Zéfanias, vice-principale du Collège Protestant, qui nous a permis d’organiser ce congé sabbatique depuis le Cameroun. Et les enfants ont bien apprécié cette ballade rafraichissante… car au pied d’une chute, il fait bon se tenir ! Bonne découverte !

Les racines des arbres en dessus !

Sous le plateau basaltique… un petit écosystème

Avec Zéfanias…

Un peu d’imagination, que diable !

De la nécessité est née l’imagination…

C’est ce qui me vient en tête lorsque je regarde les enfants d’ici et les jeux auxquels ils s’adonnent. Enlevez les jouets préfabriqués en plastique et MADE IN CHINA : il vous reste un monde de richesse imaginative. Force est de constater que nos enfants s’y mettent aussi. Au travers de leurs camarades camerounais, ils découvrent de nouveaux jeux et jouets, pas forcément si différents de ceux qu’ils connaissent déjà, mais revisités…

Petit tour d’horizon… attention, un UNO se cache quelque part. Nous aimons beaucoup y initier nos amis !

Un cerceau métallique et une baguette… et ça court !

Un 2 roues

quelques trous dans le sol, des cailloux : une variante de l’Awalé

Une vieille balle de tennis… et la partie commence !

Une exportation… très appréciée.

Une petite voiture

On peut aussi bricoler une feuille de manguier. démonstration par Nathan :

Et 1, et 2, et 3,…. et 9 !!!

18 mars, une date importante dans notre histoire de famille. C’est le jour de la naissance de Marie. C’est aussi la veille de son abandon par sa maman de naissance.

Autant dire que nous marchions sur des oeufs avec Marie à l’approche de cette date. D’autant plus que Marie nous disait depuis longtemps ne pas vouloir fêter son anniversaire parce que cela la rendait triste de penser à son histoire. Nous sentions notre fille de plus en plus heureuse d’être malgré tout ici, après des mois et des mois de remarques négatives sur notre départ au Cameroun. Nous avions donc décidé d’être très à l’écoute…

Bebbe, Marie Gazawa, Nathan et SunivaEt tout s’est merveilleusement bien passé. Quelques jours avant, une petite fille norvégienne a invité Marie à son anniversaire et, deux jours après l’anni de Marie, c’était au tour d’un petit norvégien de fêter le sien. Bénédicte et… notre MarieAu milieu de tout cela, Marie a vivement souhaité fêter cet anniversaire… en petit comité : trois copines, un copain (un peu auto-invité) et Nathan. Et puis un superbe gâteau d’anniversaire concocté par la pâtissière de la famille, délicieux malgré un chocolat camerounais bien décevant. Mais quel est le secret de Caroline ????

Le gâteau, le gâteau !!

9 bougies !

Bref, une belle journée pour Marie. Le soir, je lui demande si elle est tout de même un peu songeuse ou triste. Elle me dit que ça va venir… et s’endort 2 minutes plus tard. Le passé ne l’aura pas trop torturée ce jour-là !

Là haut sur la montagne…

Vous l’avez peut-être aperçu sur l’un ou l’autre des photos publiées sur le site.

Il est un des symboles de la ville.

Son nom signifie “mont du nombril” en référence au nombril des enfants africains souvent atteints d’une hernie.

Il s’agit bien sûr…..

Visible de partout… le Mont Ngaoundéré

… du Mont Ngaoundéré, la hauteur la plus emblématique de la ville.

A l’assaut ! Les enfants d’abord…Depuis longtemps, nous savions qu’il est possible d’en faire l’ascension, mais nous ne l’avions jamais tentée. Entre autre à cause de la chaleur récurrente ici et… parce que l’occasion ne s’était jamais présentée. C’est désormais chose faite depuis samedi 13 mars ! Nous avons entrepris l’ascension en compagnie de Pierre (avec Alida sur les épaules), Caro et LuciePierre, Lucie et leurs trois enfants : Christian, Fabrice et Alida. Nous avons attendu 16h30 pour éviter la chaleur et pensions sincérement ne pas parvenir à faire l’aller-retour avant la nuit. Ce fut sans compter des enfants très enthousiastes qui furent toujours en tête. Même Nathan, du haut de ses petites jambes de 5 ans, a accompli toute la grimpée presque sans aide extérieure. L’honneur des Suisses montagnards est sauf !!

Je vous laisse découvrir quelques images prises durant cette ascension…

Curiosité géologique

Près du sommet

Une vue partielle de la ville

Les bâtiments blancs = l’hôpital. On habite dans les arbres derrière !

sur la plateforme au sommet

Les enfants à l’aise à la descente

Pierre et Lucie négocient leur descente

Entre virus (informatique) et poussière

J’ai craqué…

Lorsque je suis arrivé au Collège Protestant, j’ai vite découvert que l’informatique était un peu sinistrée : de nombreux cours non donnés, une salle d’informatique disparate, aucune organisation,… bref, j’ai vite proposé de reprendre les cours abandonnés. Bon, soyons honnête : j’aime vraiment enseigner l’informatique, alors on n’a pas trop dû me pousser. Et comme je ne coûte rien puisque je travaille bénévolement, c’est tout bénéfice pour tout le monde.

Voici ce que j’ai écris à des collègues responsables informatique en Suisse :

Bon, pour apporter un peu de contraste, j’ai le plaisir de vous présenter la salle informatique dans laquelle je travaille actuellement :

La salle informatique

- 12 Pentium IV et 4 Pentium III avec 256 à 512 Mo de RAM et des disques durs de 40 Go
- Système Windows XP craqué
- 8 claviers norvégiens, 4 
français et 4 américains.
- Des souris à boule au fonctionnement aléatoire.
- 12 écrans plats 17” et 4 écrans CRT… flous
- Des virus en pagaille sur tous les postes
- Une connexion Internet à 128 Kbps… quand elle fonctionne !
- Une climatisation en panne
- Des rideaux troués pour empêcher le soleil de taper sur les écrans.
- De la poussière absolument partout
- Une température proche de 35° pour travailler avec des classes de 25 élèves (bon, en fait ce sont des 1/2 classes, il y a plus de 50 élèves par classe)

Projets :
- Sécuriser les postes Windows (hem, hem, dur, dur)
- Enlever les virus (mission impossible)
- Installer Ubuntu partout (long mais faisable)
- Former à l’entretien des machines

Des élèves au travailLà où j’ai beaucoup de chance, c’est que j’ai retrouvé Adamou, un ancien élève à moi qui a fait une formation en informatique. Il a gardé de très bons souvenirs des cours d’informatique que j’ai dispensés entre 1999 et 2002. Cela augmente encore un peu plus sa motivation.  Il enseigne désormais quelques heures et fait de la maintenance. Je pousse le Collège à lui confier encore plus de responsabilités… surtout qu’il est un grand adepte des logiciels libres. C’est le premier  Africain que je rencontre avec une version d’Ubuntu installée sur son notebook. Et si cela ne tenait qu’à nous, on supprimerait purement et simplement Windows de tous ces postes !

Y en a-t-il parmi vous qui ont cessé de comprendre de quoi je parle depuis quelques lignes ? Je vais essayer d’être plus pédagogique :

A la base du fonctionnement d’un ordinateur, il y a un programme principal appelé “système d’exploitation”. Les principaux sont Windows (98, XP, Vista, Seven), Mac OS X (Tigre, Léopard, Léopard des neiges) et GNU/Linux (il y a des tonnes de versions différentes : Ubuntu, Suse, Mandriva, Debian,…). Choisir l’un ou l’autre peut être  imposé par la machine que vous achetez… ou devenir une question plus philosophique et morale.

Windows de Microsoft    Mac OS X de Apple     Ubuntu… Humanité

En effet, Windows et Mac OS X sont des systèmes propriétaires, dans le sens où le code du système n’est pas disponible et qu’il est interdit d’essayer de mettre son nez dedans. Ces système sont souvent protégés contre la copie car ils coûtent assez cher (surtout pour l’Afrique). Linux au contraire est un système libre, son code source est ouvert et disponible : c’est la raison pour laquelle il existe autant de parfums (on dit distributions) différents. Et souvent le système est gratuit et la copie autorisée, voire même encouragée !

Concentration…Dernier avantage de poids pour l’Afrique, Linux est insensible aux virus informatiques du monde Windows. Et je peux vous assurer qu’il n’y a pas un seul ordinateur de notre salle info qui ne soit complétement infecté par plusieurs virus. Il y a 10 jours, j’ai complétement “désinfecté” le poste maître. Un ou deux collègues y ont ensuite travaillé et j’y ai retrouvé, en mons de 72 heures, 7 nouveaux virus. Les clés USB et Internet sont de merveilleux vecteurs. Heureusement que mes deux portables sont sous Linux, sinon j’aurais aussi été infecté tant les antivirus ont de la peine ici à se mettre à jour (connexion internet trop lente).

Le fond de la question demeure vraiment philosophique : pourquoi payer pour un système fermé lorsque ‘on peut proposer à des élèves africains des logiciels libres et ouverts, gratuits, qu’ils sont en droit de modifier, d’adapter, afin de parfaire leur formation ?

Poussière…partout !J’évangélise donc tranquillement mes collègues et amis… Un ordinateur sous Windows ne démarre plus? J’installe Ubuntu, je récupère tous les documents stockés sous Windows et la personne repart avec un système fonctionnel. Un ordi sous Windows est bouffé par les virus ? Je fais une démonstration de Linux pour montrer que ce système est insensible à ces méchantes bêbêtes. J’ai désormais en permamence trois ordis en dépôt pour des installations. Ma petite entreprise ne connaît pas la crise !

Ah oui, ne vous fiez pas aux photos : il s’agissait d’une petite classe (une classe de 36 avec des groupes de 18). C’est beaucoup plus sportif avec 27 élèves pour 12 machines fonctionnelles !!!

Nouveau look

La nouvelle tenue…Marie  avait profité d’un de nos premiers passages au petit marché pour choisir un joli pagne afin de se faire coudre des habits. C’est notre amie nafissatou (celle qui vient de marier son frère, vous suivez ?) qui s’est chargée de la couture. Et le résultat est plutôt pas mal !


Elle fait du charme !


De dos…

Un tressage artistiqueElle en a aussi profité pour se faire une nouvelle coiffure. Cela ne prend pas trop de temps… bon, 3 heures au lieu des1h30 prévues ! Mais le résultat est vraiment joli… et ne devrait pas durer plus de 2 semaines si on ne veut pas que le “détressage” soit trop pénible… Faut souffrir pour être belle.

Les amibes de mes amis ne sont pas mes amies

Amibes - n. f. : Organisme unicellulaire considéré ou non, selon les systèmes de classification, comme animal. La cellule est composée d’une fine membrane, une couche semi-rigide d’ectoplasme, un endoplasme granuleux et un noyau ovale.
La taille moyenne de l’organisme est de 0.025 millimètres. Certaines espèces vivent sur les plantes aquatiques, d’autres dans le sol humide, et d’autres enfin parasitent les animaux.

Peu de photos dans ce nouvel article, je ne voudrais couper l’appétit à personne ! En effet, lorsque la définition parle des animaux qui peuvent être parasités, je vous prie de croire que l’homme en fait partie. En tout cas l’homme blanc de 37 ans, si possible suisse et expatrié au Cameroun (ce sont des conditions très propices à un parasitage !).

Mais allons-y dans l’ordre…

Mon amie Entamoeba histolyticaParmi toutes les amibes, ma préférence va sans doute à Entamoeba histolytica, petite bêbête de 20 à 40 microns qui se nourrit exclusivement de sang humain. Elle raffole des conditions d’hygiène précaires (pas d’égoûts, pas d’eau courante) et parvient tout de même à infecter environ 50 millions de personnes chaque année et à en tuer 70′000, surtout à cause de complications. Cette amibe survit en dehors du corps humain sous forme de kystes, qui vont être avalés via une eau souillée et se développer ensuite dans  l’hôte.

Mais comment Christophe a-t-il bien pu se faire contaminer ? La question demeure car nous sommes très vigilants à ce que nous buvons et mangeons et nos amis savent que nous sommes plus sensibles qu’eux.  Mais les coupures d’eau étant assez fréquentes, il est fort probable que nous ayions mangé une fois ou l’autre dans des assiettes ou bu dans des verres mal essuyés et contaminés.

Comment sait-on qu’on a des amibes ? Excellente question ! Dans mon cas, diarrhée aigüe, ventre dur, distendu et ballonné et impossibilité de se mettre en position horizontale. Là où cela devient cocasse (quoique je n’aurais pas utilisé ce mot exact à ce moment précis), c’est que l’eau était coupée pendant toute la nuit. Il fallait donc rincer les toilettes avec l’eau puisée dans un tonneau en plastique, dont le niveau baissait régulièrement à chaque passage. Le matin, Caroline est allée demandée aux voisins si, eux aussi, ils n’avaient plus d’eau. Et nous avons alors découvert que seule notre maison en était privée. Ce fut aussi l’occasion de découvrir le petit robinet extérieur qui sert à complétement couper l’arrivée d’eau dans la maison et qu’un plaisantin nous ferme au moins une fois par jour depuis une semaine (hier samedi : 3 fois!). On va prévenir les gardiens qui surveillent le camp et si je choppe le gamine ou l’adulte qui s’amuse à ce petit jeu, je vais le sermonner avec sévérité… après l’avoir fessé copieusement !

Mes meilleurs amis : le tonneau d’eau et le papier-toilette

L’arrivée à l’Hôpital ProtestantBref, lundi matin, sur les conseils d’un ami français domicilié depuis plus de 10 ans au Cameroun, j’ai fait apporter par mon épouse un échantillon de selles au laboratoire de l’hôpital protestant. Et Caroline a pu m’annoncer un peu plus tard que j’avais des kystes d’amibes dans l’organisme. C’est une forme précoce de l’amibiase. On a donc traité cela rapidement avec un des médicaments disponibles ici… et j’ai commencé à m’inquiéter car la page de Wikipedia consacrée à l’amibiase mentionne que c’est insuffisant pour se débarasser complétement de ces bestioles. Un petit mail à un ami pédiatre norvégien qui était au Cameroun en même temps que nous il y a 10 ans et je me trouvai rassuré : il me faudra simplement faire des tests supplémentaires à mon retour et terminer éventuellement le traitement. Mais la probabilité que je sois encore contaminé est forte…

Ce qui est fort !!! Parce que j’ai réussi à vivre 3 ans au Cameroun sans attraper d’amibes… et là, j’ai résisté 3 semaines ! Brillant !